Michel Onfray était récemment invité pour une conférence au collège académique de Netanya, en Israël. Il a notamment répondu aux questions de Lise Benkemoun.

Libero: Avec les gilet-jaunes,&nbsp;est-on face à un mouvement inédit depuis l’existence de la Cinquième République&nbsp? Est-il comparable avec d’autres jacqueries qui ont eu lieu dans l’histoire de France? Michel Onfray: L'Histoire ne se répète pas et l'on aurait tort de vouloir penser ce qui advient en se contentant de regarder 1789, 1830, 1848, la Commune de 1871, mai 36, sinon mai 68. C’est la meilleure façon de ne pas voir ce qui est. Il existe une spécificité de ce mouvement: c'est la réponse à l'étranglement du petit peuple qui veut survivre. Au-delà de la hausse des impôts sur les carburants, quelles sont les raisons profondes de cette colère, surgie à l’improviste et de manière impétueuse? Ce forfait a été perpétré par l'État maastrichien qui brutalise les plus faibles, ce fameux peuple que j'ai appelé "old school", celui du temps où la gauche française était de gauche, au profit d'un sous-prolétariat international taillable et corvéable à merci parce que totalement démuni et sans papier, une aubaine économique pour le capital qui dispose d'une main d'œuvre d'esclaves à bon marché. Cette sur-prolétarisation du vieux prolétariat est arrivée à un état de non-retour: ce peuple-là dit non. Cet évènement est le retour du refoulé maastrichien, rien d'autre. Jacques Julliard a parlé de "mai 68 des classes moyennes". Êtes-vous d’accord avec lui? Depuis 1992, Jacques Julliard défend le processus maastrichien dont je pense qu’il est à l'origine de ce qui advient. Je ne peux donc être d'accord avec lui sur cette lecture qui exempte Maastricht des responsabilités de ce qui se passe avec les gilets-jaunes. Le succès des gilets-jaunes représente-il la défaite des "corps intermédiaires"? Nettement. C'est l'échec du système français car la Cinquième République créée par le général de Gaulle qui avait pensé les institutions de façon à ce que le président soit...

Traduction de l'interview donnée ce week-end par&nbsp;Michel Onfray au journal italien Libero

Traduction de l'interview donnée ce week-end par Michel Onfray au journal italien Libero

Quatorzième et dernière conférence d'une série données dans le cadre de la Semaine de la philosophie au Zénith de Caen&nbsp;: <a target="_blank" href="http://upc.michelonfray.fr/wp-content/uploads/2017/06/SYNOPSIS-14.pdf">Une éthique sans morale</a>.

Quatorzième et dernière conférence d'une série données dans le cadre de la Semaine de la philosophie au Zénith de Caen : Une éthique sans morale.

Quelle différence entre existence et vie ?

Quel est votre concept ou votre mot préféré en philosophie ?

Que répondre à un enfant de 8 ans qui demande : à quoi cela sert-il de vivre, si l'on doit mourir ?

Je suis au RSA, quand je travaille c'est pour ne pas gagner ma vie, plutôt pour la perdre. Pourquoi travailler ?

Il&nbsp;y a quelques mois Michel Onfray accordait, à une télévision chilienne, une interview pour&nbsp;le&nbsp;film documentaire «&nbsp;Stealing&nbsp;Rodin&nbsp;» de Cristobal Valenzuela. L'occasion pour lui de parler de sa généalogie mais aussi du sculpteur Auguste Rodin.

Il y a quelques mois Michel Onfray accordait, à une télévision chilienne, une interview pour le film documentaire « Stealing Rodin » de Cristobal Valenzuela. L'occasion pour lui de parler de sa généalogie mais aussi du sculpteur Auguste Rodin.

Interview réalisée&nbsp;par Stefano Montefiori pour&nbsp;Corriere della sera, en février 2013.Stefano Montefiori&nbsp: Qu’est ce que vous étiez en train de faire quand vous avez appris la nouvelle de la démission de Benoit XVI? Et quelle a été votre première réaction, en tant que auteur du Traité d’athéologie? Michel Onfray : J’entrais dans le cabinet du comptable qui s’occupe de l’administration des deux Universités populaires que j’ai créées quand j’ai lu cette alerte sur mon i-phone&nbsp! J’ai été très étonné de cette information puisqu’il y avait eu de longues polémiques au moment du très long calvaire de Jean-Paul II sur l’impossibilité de démissionner&nbsp: les journalistes spécialisés en vaticaneries nous expliquaient l’interdit en s’improvisant théologiens d’occasion. De plus, on prêtait à Jean-Paul II ce propos&nbsp: «&nbspLe Christ n’est pas descendu de la Croix&nbsp» pour justifier qu’il boive le calice jusqu’à la lie – si l’on me permet cette image… Et d’un seul coup, Benoît XVI, beaucoup plus fin théologien que Jean-Paul II (le premier était un mystique qui n’aimait pas son corps et portait cilice ; le second un intellectuel qui aime son cerveau et joue du piano), prouvait le mouvement en marchand&nbsp: ce qui était impossible devenait possible, puisqu’il l’avait décidé. Il m’a semblé que Jean-Paul II (qui aimait le sang versé) imitait le Christ sur sa croix et Benoît XVI, (qui aime le débat intellectuel) Jésus à douze ans, subjuguant les docteurs de la loi… S.M&nbsp: Quel est votre jugement sur les années Benoit XVI de l’Eglise catholique&nbsp? M.O&nbsp: Je ne suis pas un spécialiste du Pontificat et n’ai pas suivi dans le détail ce qui a été dit, fait, écrit sur le sujet. Je sais juste que, pour avoir un avis relativement éclairé, il faut éviter la médiation journalistique qui cantonne le débat, disons plutôt&nbsp:...

Dans une interview réalisée par Stefano Montefiori pour le journal Corriere della sera, Michel Onfray s'exprime sur le pape Benoît XVI et l'Eglise de Rome.

Dans une interview réalisée par Stefano Montefiori pour le journal Corriere della sera, Michel Onfray s'exprime sur le pape Benoît XVI et l'Eglise de Rome.

Interview réalisée par Anne-Sophie Novel pour le journal Kaizen, en juillet 2012.Anne-Sophie Novel : Tout d’abord, pouvons-nous revenir sur les éléments qui conditionnent une vision spéciste ou anti-antispéciste du monde, aussi bien dans les religions que dans les grands courants de pensée philosophiques&nbsp? Michel Onfray&nbsp: Les fondations ontologiques de l’anti-spécisme sont radicalement antimonothéistes puisque les trois monothéismes proposent un récit légendaire de la création dans lequel l’animal est présenté comme une quantité négligeable en regard de l’homme dont on affirme qu’il est le sommet de la création. Pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, le monde est séparé&nbsp: entre Dieu et la nature, entre la nature et l’homme, entre l’homme et la femme, entre l’homme et l’animal. D’un côté le créateur, de l’autre, sa création. Dans la création, d’un côté les créatures humaines, de l’autre, toutes les autres créatures, dont les animaux. Il existe un certain nombre de philosophes, négligés par l’institution philosophique, qui pensent le monde en monistes et affirment qu’il n’existe pas une différence de nature entre l’homme et l’animal, mais une différence de degrés. Ainsi, l’homme et l’animal sont, pour les matérialistes (de Démocrite aux derniers épicuriens en passant par Epicure et Lucrèce, et jusqu’aux neurobiologistes que sont, par exemple Jean-Didier Vincent ou Jean-Pierre Changeux), redevables d’un agencement atomique différent, certes, dont seul l’agencement diffère&nbsp: le matériau est le même. Darwin fonde scientifiquement cette intuition philosophique en 1859 avec L’origine des espèces qui affirme que les hommes sont des animaux d’un genre particulier… L’occident, même athée, est globalement resté chrétien et nous n’avons pas encore tiré les conclusions du travail de Darwin. A-S. N&nbsp: Outre l’idée judéo-chrétienne selon laquelle l’homme peut user des animaux «&nbsppour son loisir, son travail, sa nourriture et son plaisir&nbsp» (comme vous le dites dans ce fameux article), quels...

Dans cette interview réalisée pour le journal Kaizen, Michel Onfray revient sur notre rapport à l'animal.

Dans cette interview réalisée pour le journal Kaizen, Michel Onfray revient sur notre rapport à l'animal.

Interview réalisée par Patrick de Méritens pour Le Figaro, le 27 juillet 2012Patrice de Méritens&nbsp: Comment s’est opérée votre rencontre avec Epicure&nbsp? Michel Onfray&nbsp: Je l’ai rencontré en biais, par Lucrèce, avec Lucien Jerphagnon qui fut mon maître à l’université de Caen. Il donnait un cours sur De la nature des choses, qui décrit le monde selon les principes d’Epicure. Ce fut un réel coup de foudre. D’abord parce que le cours réunissait une poignée d’étudiants, probablement moins de dix, et qu’il donnait l’impression d’une réunion de disciples contemporains du maître. Lucien Jerphagnon avait un grand talent de tribune et l’on pouvait réellement croire qu’il était ce qu’il disait, à savoir, un sage antique, plutôt stoïcien,(plus tard, il serait plotinien, puis augustinien…) qui venait de déposer sa toge dans son bureau pour éviter d’attirer l’attention de ses collègues trop jaloux, un vêtement qu’il ne manquerait pas d’endosser à nouveau une fois sorti de la faculté… Je retenais que la philosophie pouvait être vécue, qu’elle pouvait n’être pas qu’une péroraison doctorale, qu’il ne servait à rien de lire et méditer un texte si on ne le vivait pas ensuite au quotidien. Ce fut un coup de foudre pour une seconde raison car, formaté au christianisme depuis ma plus tendre enfance, j’étais écartelé entre ce qui me semblait alors une contradiction, mais qui s’est trouvée résolue dès les premières séances&nbsp: comment un athée pouvait-il être moral&nbsp? Il ne m’était pas venu à l’idée –mais, si l’on me permet une excuse, je n’avais pas 20 ans – qu’on pouvait ne pas croire en Dieu et, en même temps, pratiquer le bien et rejeter le mal&nbsp! L’association de la morale à la religion chrétienne et celle de l’athéisme à l’immoralisme étaient des lieux communs. Lucrèce m’a permis de m’en défaire....

Dans cette interview pour Le Figaro, Michel Onfray explique le tetrapharmakon d'Epicure.

Dans cette interview pour Le Figaro, Michel Onfray explique le tetrapharmakon d'Epicure.

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L'Occident, Israël, la gauche : Michel Onfray invité du collège académique de Netanya

Macron, pur produit de cette génération d'enfants rois intolérants à la frustration...

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Interview de Michel Onfray autour du film "Stealing Rodin"

Interview : "Benoît XVI fut un intellectuel perdu en politique" (février 2013)

Interview : Spécisme et anti-spécisme (juillet 2012)

Interview : Les sept piliers de la sagesse (juillet 2012)