Michel Onfray répond à cette question d'abonné.&nbsp;

Michel Onfray répond à cette question d'abonné. 

Un temps j’avais commencé un petit journal sous forme de notules prises sur mon iPhone intitulé Des nouvelles du Bas-Empire. J’y ai vite renoncé parce qu’il me fallait tous les jours y noter quelque chose et que j’estimais avoir mieux faire que de m’instaurer le chroniqueur de la décadence de notre civilisation dans son menu détail: entre les grands-mères qui peuvent être des pères comme les autres et une association néerlandaise qui lutte pour le droit des animaux humains à copuler avec les animaux non humains, en passant par les écologistes qui vantent les voitures électriques qui roulent grâce aux centrales nucléaires et le perpétuel massacre de la langue française chez les journalistes des chaînes d’information continue, gloubiboulga doctrinal et sémantique des présentateurs météo&nbsp;compris, sans oublier l’usage idéologique des publicités qui vend le modèle maastrichien cosmopolite, bobophile et écolâtre en plus du produit, c’était sans fin… Je voudrais juste ici ramasser quelques remarques sur la convergence des luttes barbares qui se dessine sans contestations possible sur le seul terrain de la culture: interdiction d’une représentation théâtrale à la Sorbonne, attaque d’une librairie à Paris, destruction d’une école à Béziers, censure d’un philosophe à Science-Po et de son homologue à l’Université de Bordeaux, incendie d’une structure d’éducation populaire à Chanteloup-les-Vignes. La gauche autoproclamée qui sacrifie si souvent au psittacisme du retour des années trente, du spectre des année noires, de l’extrême-droite sollicitée hors de propos historique comme une insulte, de Vichy et de Pétain réactivés chaque matin pour salir un interlocuteur qui ne pense pas comme elle, de la Shoah et d’Oradour-sur-Glane utilisés comme des arguments d’autorité sémantiques et rhétoriques chez les macroniens, cette gauche que je mets dans le même sac, les socialo-communistes pour parler à l’ancienne et les macrono-mélenchonistes pour donner la formule de leur dernière progéniture, se...

Approuvez-vous la déclaration signée par Jean-Luc Mélenchon dénonçant une instrumentalisation politique de la justice?

&nbsp; &nbsp;On connait bien la stratégie du coucou qui vole le nid des autres pour y pondre ses œufs. C'est vieux comme les oiseaux, donc comme le monde avant les hommes. Il n'y a pas de raisons qu'en politique ce tropisme ne se manifeste, puisque c'est un monde dans lequel une cervelle d'oiseau suffit pour faire carrière. &nbsp; &nbsp; &nbsp;Je suis l'aventure des gilets-jaunes avec la même émotion que celle avec laquelle j'aurais regardé les premiers moments de la Révolution française. Avec émotion et avec crainte aussi. J'ai assez lu d'Histoires de cette période pour savoir que la légende est écrite à la fumée des cierges et que ce sont les vainqueurs qui tiennent la plume.&nbsp; &nbsp; &nbsp;Comme ce sont les pauvres qui se sont soulevés en 1789 et se sont trouvés dans la rue pour revendiquer du pain pour leur famille, du lait pour leurs enfants et des bougies pour leurs masures, et non l'abolition de la monarchie pour la remplacer par la république, on se doute qu'il n'y eut pas parmi eux des hommes ou des femmes à même d'écrire le détail de leur aventure qui s'est terminée en spoliation. D'autant plus que ceux qui l'auraient pu ont été guillotinés par Robespierre et les siens. On le dit peu, mais la Terreur fut aussi un instrument d'écriture de l'Histoire par les guillotineurs. Les enragés ont été raccourcis par le prétendu Incorruptible; leur histoire l'a été par la même occasion. Leur historiographie est maigre comme un pauvre affamé.&nbsp; &nbsp; &nbsp;Les révolutions prennent toujours le nom de leurs récupérations. Ce sont donc les gagnants de la récupération, les jacobins, les bourgeois et leurs intellectuels, qui ont écrit l'histoire de la Révolution française. On s'en doute, ils n'ont pas détaillé les modalités de cette récupération. Quand on commet un crime, la...

La gauche contre le peuple, une vieille histoire...

&nbsp; &nbsp;La chose est entendue avec le Maréchal Pétain: on estime qu’on ne saurait célébrer le vainqueur de Verdun en économisant le fait qu’il fut aussi l’homme de la collaboration avec les nazis. Déposer une gerbe à l’homme qui a vaincu les Allemands lors de la Première Guerre mondiale, comme le fit longtemps le président François Mitterrand, &nbsp;ne saurait se faire sans fleurir en même temps celui qui est allé au devant des désirs de l’occupant lors de la Deuxième. Car l’un est l’autre, l’autre est l’un, et l’on ne saurait refuser l’unité d’un être sans pratiquer soi-même une certaine schizophrénie grâce à laquelle on croit pouvoir dissocier l’un de l’autre comme on séparerait le bon grain de&nbsp;l’ivraie. &nbsp; &nbsp;Avec cette façon de procéder qui extrait ce qui est utile à l’idéologie en jetant le reste de l’être et de l’œuvre aux poubelles de l’Histoire, les amis des animaux pourraient célébrer Adolf Hitler eu égard aux chiens qu’il aimait et à la législation nazie très en faveur des oies dont il interdisait le gavage, mais il leur faudrait alors estimer que l’instigateur de la Solution finale et de la mise à feu et à sang de l’Europe, serait un autre homme… Chacun voit bien ici comment fonctionne le paralogisme. &nbsp; &nbsp;Pourquoi donc faut-il qu’avec Robespierre il en aille autrement et que certains puissent aimer l’un, celui des droits de l’homme et de la Vertu, l’opposant à la guerre et à la peine de mort, en estimant qu’il n’a rien à voir avec l’autre, qui promeut la Loi des suspects, le Tribunal révolutionnaire, le gouvernement par la Terreur, le génocide vendéen et le recours effréné à la guillotine? &nbsp; &nbsp;Car c’est ainsi que fonctionnent les robespierristes, et ils sont nombreux ces temps-ci [1]. Quand ils veulent sauver leur héros et qu’ils...

D’Alexis Corbière à&nbsp;Jean-Luc Mélenchon en passant par… Eric Zemmour, nombreux sont nos contemporains médiatiques&nbsp;qui&nbsp;portent Maximilien de Robespierre au pinacle. Pour Michel Onfray, leur&nbsp;position est intenable.

D’Alexis Corbière à Jean-Luc Mélenchon en passant par… Eric Zemmour, nombreux sont nos contemporains médiatiques qui portent Maximilien de Robespierre au pinacle. Pour Michel Onfray, leur position est intenable.

"Ma personne est sacrée" ou Jean-Luc, Roy des François

&nbsp; Le croiriez-vous: Jean-Luc Mélenchon est l’auteur d’un livre intitulé "De la vertu"… On n’est jamais mieux servi que par soi-même, me direz-vous. En effet. Ce livre est un éloge de la vertu que seul Mélenchon pratiquerait alors que tous les autres, qu’il faudrait dégager, seraient des corrompus, des pourris, des salauds, etc. A propos des affaires de François Fillon, notre vertueux en peau de lapin disait en son temps:&nbsp;"ce qui a paru le plus choquant, ce n’était pas seulement les faits qui étaient dévoilés, mais le fait qu’il donnait le sentiment de ne pas comprendre ce qu’on lui reprochait". Une élection présidentielle plus tard, alors que Mélenchon croyait avoir rendez-vous avec l’histoire et qu’il ne se remet toujours pas de n’avoir pas même figuré sur le podium des trois premiers, il n’a plus de rencontres prévues qu’avec la justice… Et, alors que cette justice effectue son travail en perquisitionnant à son domicile et celui de son parti ou de ses acteurs, on découvre un Jean-Luc Mélenchon hors de lui-même, vociférant, physiquement, verbalement et moralement, violent, agressif, haineux, brutal,&nbsp;pour tout dire: méchant, et ce des heures durant, ce qui ne témoigne pas d’un coup de sang, mais d’une structure de caractère... Rien de tout cela n’est véritablement vertueux. On a envie alors de lui retourner le compliment en lui rétorquant&nbsp;que, dans cette séquence pitoyable, "ce qui a paru le plus choquant, ce n’était pas seulement les faits qui étaient dévoilés, mais le fait qu’il donnait le sentiment de ne pas comprendre ce qu’on lui reprochait".&nbsp;&nbsp; Car, les choses sont simples: il est suspecté d’avoir mis en place un système de surfacturation dont la justice semble imaginer qu’il pourrait bien lui profiter personnellement. Nous sommes en démocratie, même si elle est imparfaite, et une perquisition en France n’est pas une...

"Ma personne est sacrée", ou Jean-Luc, Roy des FrançoysPar Michel Onfray

&nbsp; &nbsp;Le diable est dans les détails et tout Mélenchon se résume dans celui-ci: le Robespierre marseillais se trouve dans la vieille ville, dans laquelle il a élu domicile non fixe, depuis qu’il y a fait son meilleur score, en même temps qu’Emmanuel Macron qui y a donné rendez-vous à Angela Merkel. On sait que Mélenchon fait l’essentiel de son fond de commerce contre Macron et Merkel et qu’il a même publié un essai qu’il vaut mieux lire que de l’avoir écrit tant il sent la caque xénophobe: Les Harengs de Bismarck. &nbsp; &nbsp;On sait que Mélenchon a le verbe haut et qu’il brille plus par la forme que par le fond qui fluctue -&nbsp;trotskyste, lambertiste, social-démocrate, socialiste, maastrichien, mitterrandien, castriste, bolivarien, il y a peu compagnon de route des communistes, depuis très peu, fanatique du quinoa et des écologistes qui vont avec, internationaliste mais aussi nationaliste, européiste puis eurosceptique, mais cependant toujours robespierriste! &nbsp; &nbsp;Il est connu et aimé, sinon craint, pour sa grande gueule, ses vitupérations, ses bons mots, son goût des formules et son sens de la répartie, sa gouaille, &nbsp;sa mauvaise foi et son increvable égotisme. C’est un bon client des médias, car il fait s’envoler les audiences. C’est bon pour le pognon, le capital l’adore, en rigole et ne le craint pas. &nbsp; &nbsp;Il y a peu, à Marseille, il faisait de Macron le "plus grand xénophobe qu’on ait", ce qui n’est pas rien quand on se souvient des tombereaux d’insultes qu’il a versés sur le Front national vivier de xénophobes, de racistes, de fascistes, etc. Macron, c’était donc le pire des pires du FN! &nbsp; &nbsp;La chose a été dite, filmée, diffusée abondement dans tous les journaux télé. C’est dans son style: "fasciste", "conservateur", "nazi ",&nbsp;"réactionnaire", "extrême-droite", "antisémite", Mélenchon ne fait pas dans...

Michel Onfray commente la très aimable&nbsp;rencontre entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon survenue vendredi dernier sur le port de Marseille devant l'objectif d'une opportune caméra de télévision.&nbsp;

Michel Onfray commente la très aimable rencontre entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon survenue vendredi dernier sur le port de Marseille devant l'objectif d'une opportune caméra de télévision. 

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CONVERGENCE DES LUTTES BARBARES

Approuvez-vous la déclaration signée par Jean-Luc Mélenchon dénonçant une instrumentalisation politique de la justice?

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